Le mois de mars est décidément le « mois de la Rhune » !
Trois semaines après avoir gravi le point culminant de la côte basque avec David et Michel, à l’occasion du Senpereko trail au départ de St-Pée-sur-Nivelle (Gotorlekuen Itzulia – le tour des redoutes et ses 42km / D+2800m), me revoici au pied de la Rhune. Cette fois-ci, c’est à partir de Sare que je vais retenter de parvenir au sommet de cette montagne mythique avec le plaisir (ou non…) d’en découvrir d’autres versants.
Nous sommes fin mars et le changement d’heure est de mise, cette année encore.
Lever vers 6h (5h en horaire d’hiver…) et départ en direction de Sare pour récupérer le dossard et les lots, une bière Akerbeltz d’Ascain et un polo noir.
Je suis sur place un peu avant le « gros » des coureurs, les organisateurs ont limité les inscriptions à 700 personnes (complet depuis 1 mois et demi…). J’en profite pour prendre quelques photos, m’imprégner de l’ambiance et admirer les premières lueurs du soleil sur les pentes environnantes.
J’aurais bien aimé être accompagné de mes copains de l’UATJ mais le calendrier est très chargé et il y a de nombreuses courses au programme des semaines à venir. On ne peut pas être partout… A coup sûr, on sera plusieurs l’année prochaine car la Sara Korrika vaut vraiment le détour !
Après un léger échauffement, l’horaire du départ approche. Nous devons nous placer derrière l’arche mais la place est limitée et il faut attendre plusieurs minutes pour que tout le monde parvienne à passer du bon côté. Le speaker s’égosille, en français et en basque, et demande à l’organisation d’ouvrir les portes du cimetière pour permettre à la foule de reculer. Il propose même à ceux qui le souhaitent de faire une petite prière, ça pourra aider pour la suite…
Hiru, bi, bat (3, 2, 1), le départ est donné à 9h pour petite sortie printanière de 22km et un dénivelé positif de 1600m. Bref, ça va piquer !
Malgré la saison et l’horaire matinal, les t-shirts sont de sortie et les premières gouttes de sueur font rapidement leur apparition. Après un départ en descente, il faut maintenant grimper, grimper et encore grimper. Quelques bouchons se forment mais le peloton s’étire rapidement et chacun prend son rythme de montée.
Soleil, ciel bleu et dégagé, le temps est au beau fixe. Peu à peu, nous prenons de la hauteur et pouvons admirer les paysages alentour. Après quasiment 5km de course, nous parvenons au niveau de la voie ferrée du TGV local. Un coup d’œil à droite, un autre à gauche, c’est bon on peut traverser. Un peu plus loin, nous rejoignons le parcours emprunté lors du Gotorlekuen Itzulia. Une descente, enfin, et nous retraversons les rails pour entamer la montée vers la brèche d’Athekaleun. Nous progressons ensuite sur l’arrête à travers de gros rochers. Là, ça ne rigole plus, les muscles commencent à tétaniser.
Le public est présent en nombre et les encouragements font du bien au moral, tout comme le ravito du 8e. Nous n’irons finalement pas jusqu’au sommet et ses fameuses ventas et bifurquerons sur la gauche, côté espagnol.
La descente est relativement raide et technique mais pas autant que celle proposée il y a trois semaines. Pour ma part, je me régale sur cette partie et double quelques coureurs un peu hésitants à dévaler la pente. Les km défilent jusqu’au ravito situé au col de Lizuniaga, 13e km.
Après deux verres de coca, nous repartons vers la fameuse « montée de l’empereur » : une grimpette chronométrée de 800m avec une pente à 30%… Sur cette portion, le premier mettra 10’33’’, le second 11’50’’, le 252e (moi !) 20’11’’… Les bâtons m’auraient ici bien aidé mais j’avais décidé de les laisser dans la voiture. Vu la distance et les nombreuses parties techniques, ils m’auraient plus gêné qu’autre chose.
Nouveau ravito au sommet de la montée, nous apercevons désormais Sare. Il ne reste plus que 6-7 km mais rien de bien roulant. Un gars me dépasse, à fond la caisse, et me demande si je me souviens de lui : on s’est croisés sur le marathon de St-Pée, il est du club de Labenne.
La pente finit par s’adoucir et nous arrivons sur une partie bitumée. Plusieurs coureurs sont quasiment à l’arrêt avec, pour certains, de grosses crampes. Heureusement, ce n’est pas mon cas et j’arrive à terminer à bonne allure, y compris dans le faux-plat montant final.
Nous revenons sur la place du village, repassons devant l’église, et achevons notre épopée sur un magnifique tapis rouge.
Le chrono et la place sont tout à fait honorables pour moi : 3h10’47’’ et une 257e place sur 716 partants. Je suis désormais dans la catégorie « master 1 », autrefois appelée « vétéran 1 » (il n’y aurait pas quelques V2 à l’UATJ !!!!!), et il me faut pas mal de km pour mettre le diesel en route. La distance de 22km est donc un peu « courte et rapide »…
Au final, la Sara Korrika est réellement une course magnifique (surtout lorsqu’il fait beau), exigeante et aérienne, un vrai trail à recommander à tout bon coureur qui a envie de taquiner les pentes de la Rhune.
Réservez la date de la prochaine édition, il y a même une rando et de la bière à l’arrivée !